Vitiligo

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Mains crème vitiligo pigmentation peau Thinkstock

Vous avez des taches blanches sur la peau ? Il peut s’agir d’un vitiligo. Cette affection cutanée n’est ni dangereuse (elle n'augmente pas le risque de cancer de la peau), ni contagieuse, ni douloureuse, mais peut poser des problèmes d’esthétique, voire causer une détresse psychologique notable.

On vous en dit plus.

Vitiligo : comment se manifeste-t-il ?

Le vitiligo est une maladie de la peau qui se caractérise par l’apparition de taches de couleur blanche :

  • On les retrouve surtout sur les pieds, les mains, le visage, les lèvres, mais elles peuvent apparaître sur toutes les parties du corps.
  • Leur taille varie entre quelques millimètres et quelques centimètres.
  • Le contour des taches est défini et plus foncé.
  • Le vitiligo touche de 0,5 à 1 % de la population et concerne aussi bien les hommes que les femmes, partout dans le monde, sur tous les types de peau.
  • Il apparaît en général entre 10 et 30 ans.

On répertorie plusieurs formes de vitiligo :

  • Le segmentaire : il est localisé sur un seul côté du corps. Cette forme, la moins fréquente, apparaît le plus souvent chez les enfants et les adolescents. La zone dépigmentée est une zone de la peau innervée par un nerf en particulier. Le vitiligo segmentaire apparaît rapidement et n’évolue en général pas.
  • Le muqueux : comme son nom l’indique, il touche les muqueuses, à savoir les lèvres ou les organes génitaux.
  • Le généralisé (la forme la plus courante) : il touche les deux côtés du corps de façon symétrique et se situe en général au niveau des zones de friction ou de pression répétées.
  • L’universalis : plus rare, cette forme de vitiligo s’étend rapidement et peut toucher la totalité du corps.

Causes du vitiligo

Ces taches blanches apparaissent à la suite d'une dépigmentation de la peau. Autrement dit, elles sont causées par la disparition des cellules responsables de la pigmentation de la peau : les mélanocytes.

Plusieurs hypothèses sont lancées pour expliquer l’origine de ce phénomène, citons :

  • l’hérédité (les personnes ayant un parent de premier degré atteint présentent entre 5 et 8 % de risques de développer également la maladie) ;
  • un problème auto-immun qui a été démontré : les personnes atteintes fabriquent des anticorps anti-mélanocytes, ce qui provoque leur destruction ;
  • l’accumulation de radicaux libres dans les mélanocytes : cela pourrait causer la destruction de ces cellules ;
  • une origine nerveuse.

On a identifié une quinzaine de gènes associés au vitiligo, dont certains sont impliqués dans la pigmentation de la peau, et d'autres sont liés à l'apparition de maladies auto-immunes (15 à 20 % des personnes atteintes de vitiligo généralisé souffrent parallèlement d'une hypo ou d'une hyperthyroïdie auto-immune telle que la thyroïdite de Hashimoto, ou la maladie de Basedow).

À noter : l'albinisme est aussi un trouble de la pigmentation, mais il est présent dès la naissance et entraîne une absence généralisée de mélanine dans la peau, les poils, les cheveux et les yeux.

Vitiligo : attention au soleil

L’été, sous les effets du soleil, le vitiligo est accentué :

  • La peau ne bronze pas au niveau des taches blanches, si bien que celles-ci deviennent encore plus visibles.
  • En revanche, ces zones, démunies de protection, sont sujettes aux brûlures et coups de soleil. Alors protégez-les en les exposant doucement et surtout en utilisant une crème adaptée.
  • Un coup de soleil causé par une trop forte exposition aux UV du soleil peut favoriser l’apparition des taches blanches caractéristiques d’un vitiligo, en entraînant la synthèse de radicaux libres.

Non seulement le vitiligo n'augmente pas les risques de développer un cancer de la peau, mais en plus des études démontrent que chez les personnes concernées les mélanomes sont 3 fois moins fréquents que dans le reste de la population.

Bon à savoir : une exposition aux UV, contrôlée par un médecin, peut être un traitement efficace pour réduire les symptômes du vitiligo.

L’apparition du vitiligo est aussi soumise à d’autres facteurs de risques. Citons :

  • les blessures, coupures, frottements répétés ;
  • le contact avec des produits chimiques ;
  • un stress intense ou un choc émotionnel important.

Traitement du vitiligo

Bien qu'il soit impossible d'empêcher l'apparition et le développement de la maladie, on est aujourd'hui capables de :

  • repigmenter un grand nombre de lésions ;
  • masquer certaines lésions avec du maquillage médical ou parfois des autobronzants ;
  • traiter les lésions de vitiligo à l'aide de crèmes immunosuppressives à base de dermocorticoïdes ;
  • en cas d'échec, de ces traitements, avoir recours à la photothérapie (seule ou associée aux traitements locaux), la peau étant soumise à un rayonnement UVB deux ou trois fois par semaine (on a de moins en moins recours à la PUVAthérapie qui est moins efficace et plus nocive) ;
  • greffer des mélanocytes chez les personnes dont les lésions sont stables ou en cas de vitiligo segmentaire.

Remarque : chez les personnes qui présentent un vitiligo généralisé, le traitement proposé consiste à dépigmenter la peau normale pour uniformiser le teint.

Ces traitements sont longs puisqu'il faut compter entre 6 mois et deux ans pour obtenir de bons résultats. Par ailleurs, certaines zones répondent mieux aux traitements que d'autres (c'est le cas du visage alors que les mains et les pieds sont durs à repigmenter) et les récidives sont fréquentes.

Les derniers traitements du vitiligo se basent sur l'aspect immunitaire de la maladie. En effet, de récentes études ont mis en évidence le rôle joué par les lymphocytes T dans la destruction des mélanocytes. On sait que la maladie est associée à des voies de signalisation cellulaire :

  • La voie IFN-gamma/JAK (Janus kinase)/CXCL 10 sur laquelle les traitements peuvent agir, notamment un inhibiteur de JAK1/2, le ruxolitinib. Après application une fois par jour d’une crème à 1,5 % de ruxolitinib, 50 % des patients ont présenté une amélioration d’au moins 50 % des lésions de vitiligo du visage et du corps (source : 28e congrès de l’Académie européenne de dermatologie et de vénéréologie EADV, Madrid, 9-13 octobre).
  • La voie Wnt (voie de la bêta-caténine) qui est indispensable à la différenciation des mélanoblastes qui deviendront ensuite des mélanocytes. Stimuler cette voie permettrait donc de repigmenter les zones touchées par le vitiligo, en particulier au niveau des lésions anciennes des mains et des pieds.

Les autres traitements à l'étude sont à base de prostaglandines E2 et d'afamélanotide (hormone mélanotrope de synthèse).

Médecines douces pour traiter le vitiligo

Les traitements médicamenteux ne sont pas les seuls à pouvoir aider les personnes qui souffrent de vitiligo. Il existe en effet des approches alternatives qui peuvent être très intéressantes.

Compléments alimentaires

Les vitamines jouent un rôle important dans la pigmentation de le peau. Une alimentation saine et équilibrée permet généralement de fournir suffisamment de vitamines, mais pour s'assurer des apports suffisants il faut mettre l'accent sur :

  • les fruits (pour des vitamines C et E qui limitent la dégradation de la mélanine) ;
  • les carottes crues (riches en vitamine A) ;
  • l'huile de foie de morue (riche en vitamine D).

En complément d’une alimentation riche en vitamines vous pouvez prendre une supplémentation à base de sélénium, de vitamine C et d'acides gras essentiels (oméga-3) ou de vitamine B6 et de zinc.

Phytothérapie

Parmi les plantes susceptibles d'aider à repigmenter la peau et qui peuvent donc être conseillées en cas de vitiligo, il faut citer l'Ammi majus (Khella). Il faut l'utiliser avec de grandes précautions par voie orale et ne pas l'employer puren car elle contient des principes actifs photosensibilisants. Il est donc plus simple de l'appliquer par voie cutanée même s'il faut encore se montrer prudent en raison de ses potentiels effets irritants pour la peau.

L'idéal est de réaliser une des deux préparations suivantes :

  • Un mélange de 20 ml de teinture mère d'Ammi majus et de 50 ml de gel pour la peau à base d'extrait végétal (Aloe vera ou Sélongénine® par exemple) : appliquer une noisette de ce mélange sur la zone concernée puis s'exposer au soleil pendant une trentaine de secondes avant de nettoyer la peau et d'appliquer à la place un écran solaire (opération à répéter tous les jours à midi).
  • Un mélange de 5 ml de teinture mère d'Ammi majus et de 10 ml de gel cutané complété par 5 ml d'Arsenium album 4 CH et de Peau 4 CH : appliquer une demi-cuillère à café et massez délicatement (à renouveler matin et soir hors de toute exposition au soleil).

Aromathérapie

Les huiles essentielles (HE) sont intéressantes car elles agissent sur le terrain afin de stimuler la production de mélanine. Cette fois encore, plusieurs préparations peuvent être envisagées.

  • Mélangez dans un flacon de 5 ml :
    • 2 ml d'HE de bergamote,
    • 1,5 ml d'HE de citron,
    • 0,5 ml d'HE de poivre noir, de girofle et de tea tree.

ou

  • Mélangez dans un flacon de 10 ml :
    • 5 ml d'HE de bergamote (zeste),
    • 2 ml d'HE de Mandarine rouge (zeste) et de Géranium rosat,
    • 0,3 ml d'HE d'Ammi visnaga,
    • 0,5 ml d'HE de Ciste Ladanifère de Corse.

Appliquez quelques gouttes de l'une ou l'autre de ces préparations 2 à 3 fois par jour sur les zones dépigmentées.

Homéopathie

L'homéopathie peut aussi offrir des solutions alternatives avec :

  • Berberis vulgaris en 4 CH en cas de plaques rondes et roses entourées de bandes de peau normalement pigmentées sur le dos des mains et autour de l'anus ;
  • mélanine en 4 CH afin de stimuler la production de mélanine ;
  • Mica en 4 CH si la peau est rugueuse et sèche et qu'on retrouve une dépigmentation en plaques ;
  • Natrum muriaticum en 9 CH si les plaques sont auréolées d'un anneau plus coloré.

Pour approfondir le sujet :

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